Bonjour,
Merci pour cet article, mais il mérite d’être corrigé sur plusieurs points essentiels.
1. Les notes et bulletins n’ont jamais été hébergés hors de France.
Contrairement à ce que laisse entendre l’article, Pronote, École Directe et autres solutions scolaires sont hébergées par des sociétés françaises ou européennes. Microsoft n’a jamais eu accès aux bulletins ni aux informations scolaires sensibles. L’argument de la souveraineté “menacée” sur les notes est donc totalement fantaisiste.
2. Les coûts liés à Microsoft sont largement exagérés.
Les établissements utilisent Office 365 Éducation gratuit. Les quelques coûts qui existent concernent uniquement la version “client lourd” pour les postes installés localement — un investissement minime, de l’ordre de quelques euros par utilisateur et par an. Dire que Microsoft “explose les budgets” relève de la désinformation.
3. Les alternatives françaises ne sont pas des équivalents d’Office 365, mais l’article le laisse subtilement entendre.
Le passage évoquant un “court temps d’adaptation” et des “fonctionnalités de base similaires” est trompeur : il suggère que les outils français sont comparables à Microsoft 365, alors qu’ils ne disposent pas du même niveau d’intégration, de collaboration en temps réel ni des fonctionnalités avancées. Les présenter comme un “moins bien mais ça fera l’affaire” est à la fois condescendant et faux : Leviia, Docaposte ou Worldline sont fonctionnels et sûrs, mais ne remplacent pas l’écosystème Microsoft dans ses capacités collaboratives et sa richesse fonctionnelle.
4. Les coûts cachés des alternatives françaises sont soigneusement passés sous silence.
Migration massive, formation des enseignants, adaptation des procédures internes, maintenance technique, évolutions futures : tout cela représente des dépenses réelles, invisibles au premier abord. On peut raisonnablement se demander si certaines entreprises proches de la sphère politique ou régionale ne profiteront pas de cette transition pour se positionner sur le marché, avec des contrats bien rémunérateurs. En d’autres termes, l’opération n’est pas neutre financièrement et comporte des bénéficiaires internes.
5. Un écart croissant avec le privé.
Près de tous les établissements privés sont déjà sur Microsoft 365, ce qui signifie que cette mesure publique risque de démarquer encore davantage les élèves du public, créant un décalage technologique et pratique entre secteurs privé et public. Cela n’est jamais abordé dans l’article.
Conclusion :
Si la démarche de souveraineté est légitime, l’article transforme un choix stratégique en une opération idéologique et communicationnelle bâclée, amplifiant artificiellement les risques, minimisant les différences réelles entre les solutions et omettant les coûts réels et les bénéficiaires potentiels de cette migration. Entre fantasme et approximations, ce texte contribue plus à la peur qu’à l’information rigoureuse.
Cdt.